• Bacs pros : Abandon des objectifs de réussite

    Abandon des objectifs de réussite

     

     Le 7 septembre la ministre du Travail est venue vanter l'apprentissage. "La croissance repart et je vois tous les jours des professionnels qui cherchent des jeunes qualifiés ", dit M Pénicaud. "Il ne faut pas hésiter dans les familles à se dire que l'apprentissage et l'alternance sont des voies qui ouvrent sur plein de possibilités et beaucoup de parcours... Il y a des dizaines de milliers de places en apprentissage".  Une affirmation bien osée. Seul l'apprentissage dans le supérieur connait une croissance. Au niveau CAP le nombre d'apprentis est passé de 245 000 à 160 000 depuis 2000 alors que dans le supérieur il est passé de 40 000 à 140 000.

     

    Interrogé, JM Blanquer répond que "l'apprentissage et la voie professionnelle sont des domaines d'excellence dont il faut faire la promotion. L'enseignement professionnel est une des mes très grandes priorité", affirme -t-il.  

     

    Mais JM Blanquer ne confirme pas le maintien de l'objectif des 60% de diplômés du supérieur que F Hollande avait fixé en septembre 2015. Cet objectif avait été recommandé par le rapport de la stratégie nationale de l’enseignement supérieur (Stranes).

     

    "Je ne raisonne pas par statistiques", dit-il. "Ce type d'affirmation théorique n'est pas ce qui compte. Ce qui compte c'est 100% de jeunes qui trouvent un emploi en étant diplômés". Le ministre reste évasif sur l'accès des bacheliers professionnels dans le supérieur. "Il faut rappeler la vocation d'insertion professionnelle du bac professionnel", dit-il. "Des bacheliers professionnels veulent poursuivre des études ce qui est possible notamment dans le même domaine. Ce qu'il faut encourager c'est le BTS. La politique qu'on va suivre va être de développer les BTS notamment dans les domaines où il ya de l'embauche et favoriser les places pour les bacs professionnels dans ces BTS".

     

    Mais interrogé sur le nombre de places à créer, nouveau flou ministériel. JM Blanquer ne confirme pas l'objectif de 2000 nouvelles places crées par an. "On précisera les chiffres en regardant ce qui se passe dans les secteurs où il ya de l'embauche".

     

    Si le gouvernement est parti pour abandonner les ambitions d'élévation du niveau de qualification des jeunes , il est logique qu'il réduise aussi l'accès des bacheliers professionnels dans le supérieur.

     

    On comprend alors que la visite au lycée Tirel avec sa réussite exceptionnelle , sert à masquer une réorientation politique qui va briser les attentes et les promesses faites à des milliers de jeunes venus des quartiers populaires. La "nouvelle chance" du bac professionnel va se transformer en bonne vieille domination.

     

     

     

     

     

     

     

    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2017/09/08092017Article636404574397104186.aspx