• Voie professionnelle : les syndicats FSU appellent à la mobilisation

      ToutEducle jeudi 08 février 2018.

    Les syndicats FSU du 2nd degré, SNUEP, SNETAP, SNES et SNEP lancent un appel à la mobilisation "pour l'enseignement professionnel public", à l'issue d'un colloque organisé ce 8 février sur le thème "la formation professionnelle, il y a des lycées pour ça", lesquels relèvent de l'Education nationale ou de l'enseignement agricole. Ces établissements constituent "souvent le dernier rempart pour lutter contre le décrochage scolaire" et ils permettent aux jeunes "d’accéder à un premier niveau de qualification" et à un diplôme. Mais, "une fois de plus", souligne le communiqué, "pour répondre aux exigences des seules organisations patronales, le gouvernement va accentuer les difficultés des établissements publics".

    Les syndicats sont inquiets des mesures qui vont être annoncées demain 9 février sur l'apprentissage. Ils craignent notamment que la classe de seconde [première année du cursus vers un bac pro, ndlr] ne soit partiellement indifférenciée et organisée autour d'une dizaine de "socles de métiers" destinés à donner aux jeunes une première culture générale professionnelle et de leur permettre de gagner un an en maturité avant de partir en apprentissage. Les lycées seraient "la roue de secours" pour les élèves qui ne trouveront pas de contrat d'apprentissage, souvent des filles et des jeunes "issus de l'immigration", et pour ceux qui connaîtraient une rupture de contrat.

    Les entreprises veulent-elles, et ont-elles les moyens de s'engager dans l'apprentissage ?

    Les syndicats sont toutefois dubitatifs. Les entreprises veulent-elles, et ont-elles les moyens de s'engager dans l'apprentissage ? Certains secteurs, l'électrotechnique ou le sanitaire et social par exemples, n'ont pas développé cette voie de formation. Les grosses branches, comme l'UIMM [Union des industries et des métiers de la métallurgie] ont les moyens d'implanter "un peu partout" des CFA et d'y attirer les jeunes. Ce n'est pas le cas d'autres secteurs, moins puissants. Et même quand les branches en auront les moyens, ce sera rarement en milieu rural.

    Ils sont surtout inquiets d'une réforme de la taxe d'apprentissage, alors que la part qui leur revient est essentielle pour les lycées professionnels, qui sont déjà souvent à la limite de la rupture, font-ils valoir. Les organisations syndicales redoutent également une remise en cause du système actuel, qui amène les entreprises, les représentants des salariés et l'Education nationale à élaborer ensemble les référentiels métiers et de formation.

    Et les enseignants sont agacés du discours ambiant "pro-apprentissage", qui ferait porter la responsabilité de l'inadéquation entre les formations et le marché du travail à la formation. Si certains métiers peinent à recruter, n'est-ce pas dû aux conditions de travail et aux niveaux de salaire ? Ils commencent d'être en colère à mesure que leur parviennent des informations sur les moyens affectés l'an prochain aux lycées professionnels. Et ils sont très gênés quand leurs élèves leur demandent comment s'inscrire sur ParcourSup, alors qu'ils ont le sentiment que le système a été conçus pour éliminer leurs candidatures.