• Affectation post-bac, bac et lycée : pas de réforme à marche forcée !

    Affectation post-bac, bac et lycée : pas de réforme à marche forcée !

    vendredi 17 novembre 2017

     

    Le SNES-FSU a participé à la concertation enseignement supérieur en septembre-octobre et a rencontré la mission Mathiot sur le bac et le lycée le 13 novembre.

    Le projet de loi sur l’orientation et la réussite des jeunes ouvre la possibilité de sélection à l’entrée de l’ensemble des filières universitaires. Le volet lycée du Plan étudiants engage une réforme de l’affectation post-bac dont les principes vont mettre en difficulté avant tous les élèves les plus fragiles, ceux qui n’auront de réponse positive à aucun de leurs vœux. Le projet constitue un renversement des pratiques d’affectation dans les Licences : en effet, ce n’est pas le bachelier qui choisira son affectation, c’est l’université qui choisira ses étudiants.
    Le gouvernement préfère modifier la loi pour gérer la pénurie plutôt que d’investir dans le l’enseignement supérieur à la hauteur des besoins. Alors que le pays a besoin de jeunes qualifiés et de réduire les inégalités sociales, il fait ainsi le choix d’évincer les plus fragiles.
    Par ailleurs, le calendrier précipité, sans phase de test possible, met les élèves de Terminale à la merci de tout bug électronique du nouvel APB. Il place aussi les personnels dans une situation difficile : comment préparer convenablement leur orientation avec les lycéens, alors que les règles ne sont pas encore totalement connues, les ministres préférant les distiller dans les médias plutôt que de s’adresser aux personnels. Le SNES-FSU demande à participer à la commission chargée de l’élaboration de la nouvelle plate-forme d’affectation, car celle-ci doit être élaborée en toute transparence selon des principes clairs connus de tous.

    Le SNES-FSU est ouvert à une réflexion sur le rôle, la place et l’organisation du baccalauréat. Il a des propositions pour améliorer l’organisation du lycée de façon à mieux former les lycéens. Entrer dans la réflexion par l’annonce de la réduction du bac à 4 épreuves et l’instauration du contrôle continu verrouille les conclusions des discussions avant même leur ouverture. Nul ne sait en quoi le chiffre 4 améliorerait la formation des lycéens et leur réussite dans le supérieur. Tout le monde sait, en revanche, quels sont les dangers du contrôle continu pour la valeur d’un examen. Mais cette entrée autoritaire ne permet pas de poser les questions de fond : comment faire de la classe de Seconde une entrée réussie au lycée, comment amener les élèves sans appétence scientifique à choisir une série leur convenant mieux que la série S, et en corollaire comment rénover la série littéraire tout en pérennisant la série économique et sociale, comment rendre aux séries technologiques leur caractère particulier gommé à tort par la réforme de 2010 ?

    Avec la FSU, le SNES demande l’abandon du projet de loi réformant l’accès à l’enseignement supérieur. Par ailleurs, il faut ouvrir le champs de réflexion sur le lycée, sans s’enfermer dans le dogme des 4 épreuves et du contrôle continu.