• Le tournant a été annoncé. Il arrive maintenant officiellement avec la publication au Journal officiel ce 29 novembre des postes mis aux concours du second degré. En moyenne il y a 20% de postes en moins à tous les concours externes du second degré : -19% à l'agrégation, - 20% pour le capes, - 21% pour le capet et le capeps, - 18% pour les plp. Les postes mis aux concours internes sont préservés. Pour le concours de professeur des écoles, il faut encore attendre.

     

    La baisse va au delà de la réalité des recrutements

     

    "On ne fait pas de rénovation politique en fonction d'un budget. La volonté du gouvernement est que le budget appuie la politique publique". Mais la politique publique c'est la réduction du nombre de postes de fonctionnaires. Alors rien d'étonnant dans les chiffres actuels. La baisse de 20% des postes mis aux concours du second degré avait été annoncée par le Café pédagogique le 28 septembre.

     

    Pour l'entourage du ministre la baisse devait correspondre " aux postes non pourvus aux concours en 2017" et devait donc théoriquement être indolore. En réalité elle va bien plus loin que cela. Ainsi au concours externe de l'agrégation 1709 postes sont été pourvus en 2017 et il n'y a que 1555 postes offerts en 2018. Pour le capes externe, 6011 postes ont trouvé preneur en 2017 et il n'y a que 5 833 postes offerts en 2018. Pour le capet c'est 569 et 495. Au concours externe de PLP 1647 postes ont été pourvus en 2017 mais 1580 sont offerts en 2018. En EPS les 800 postes ont été pourvus en 2017 mais on passe à 630 postes en 2018.

     

    Le message envoyé aux étudiants est donc très clair : l'Education nationale réduit ses recrutements. D'autant que la réalité pourrait bien être inférieure encore aux annonces.

     

    Les disciplines ne sont pas traitées  avec équité

     

    En effet, l'ajustement aux réalités de recrutement des postes en 2017 n'est pas fait. Le ministre n'a pas sabré dans les disciplines qui ne trouvent pas de candidats mais qu'il flatte. Au capes externe d'allemand, seulement 125 postes ont été couverts en 2017 sur 345 proposés. En 2018, 275 postes sont offerts. En maths 1066 postes ont trouvé preneur en 2017 mais 1183 sont proposés en 2018 (c'était 1440 en 2017). En lettres classiques, 85 professeurs certifiés ont été recrutés en 2017 mais 183 postes sont offerts en 2018 (230 en 2017).  En anglais l'éducation nationale a recruté 847 professeurs en 2017 pour 1190 postes offerts. En 2018 elle en attend 949. Par contre en arts plastiques 165 postes ont été couverts en 2017 sur 200 proposés mais seulement 125 sont offerts en 2018. Pour le capet, celui de tourisme disparait carrément et en STMS on passe de 48 à 27 postes seulement. Les disciplines ne sont pas traitées avec égalité.

     

    Il y aura encore des postes non pourvus en 2018

     

    Cela veut dire que le nombre réel d'emplois qui seront pourvus en 2018 sera probablement inférieur aux emplois ouverts en 2018. L'écart entre offre et réalité va continuer à exister , justifiant de nouvelles baisses les années suivantes.

     

    L'inversion de tendance sera durable

     

    Alors même que le nombre d'élèves attendus à la rentrée 218 dans les collèges et les lycées va augmenter de près de 20 000 jeunes, il y aura  nettement moins d'enseignants pour les accueillir. D'autant que le nombre de départs pourrait bondir en cas de réforme brutale des retraites.

     

    Après des années de croissance, le signal qui est envoyé aux étudiants c'est bien la chute du recrutement à l'éducation nationale. Alors que le ministère a mis des années à obtenir une reprise des candidatures aux concours de l'enseignement, le plan de recrutement de 2018 va annihiler ces années d'effort. Il y a un autre signal dont il faut tenir compte alors que le ministère va attaquer la réforme du lycée. C'est la volonté de diminuer le nombre d'emplois dans le second degré. Les réductions de postes ce n'est probablement pas terminé.

     

    François Jarraud


  • Les 10 ans de la généralisation du bac pro 3 ans…

     

    Cet article est le fruit d’un travail collectif de l’équipe du SNUEP-Bordeaux

     

     

     

    La scène se déroule le 6 février 1993 à Paris. Une nouvelle association voit le jour : « Créateurs d’école », initiée par le directeur de cabinet du ministre Bayrou et qui compte parmi ses adhérents de nombreux inspecteurs généraux (dont Xavier Darcos, IGEN), des chefs d’établissement, des enseignants d’université… : « Créateurs d’école » s’inspirait des établissements privés confessionnels sous contrat pour défendre un établissement autonome fondé sur le modèle d’une entreprise privée. L’association publie un premier ouvrage « Les verrous à faire sauter » dans lequel il est écrit : « Il ne nous faudra pas tomber dans le piège de la réforme globale…la solution réside dans la mise en œuvre de dispositifs transitoires. » Ecole et laïcité (2004) Ce 6 février 1993, un invité de marque à cette première réunion : Dominique de Calan, directeur adjoint de l’IUMM et spécialiste de la formation professionnelle. Ne perdez pas de vue ces noms-là, on va bientôt les retrouver car ils sont au cœur de ce qui suit !

     

    « Dispositifs transitoires, expérimentations, réformes », on connaît bien ce vocabulaire dans l’éducation. Cela devrait nous amener à être toujours extrêmement vigilants quand il est utilisé. Pourtant, cela ne sera pas le cas pour certains dans l’histoire qui va suivre et qui concerne plusieurs centaines de milliers d’élèves et plusieurs milliers de PLP. C’est celle de la généralisation du bac pro 3 ans dans l’enseignement professionnel. C’est en décembre 2007, le 17, que tout a basculé : sans qu’aucun bilan n’ait été tiré et sans écouter les avis des pédagogues, un communiqué ministériel annonce que 4 syndicats de l’éducation, le Snetaa-eil- le Sgen-cfdt- l’Unsa-éducation- le Snalc-csen, acceptent de signer le lendemain « un protocole de discussion sur l’organisation du bac professionnel en 3 ans ». C’est un véritable choc dans la sphère éducative car si tout prédisait que le ministre Darcos voulait à tout prix de cette « réforme » afin d’économiser des postes d’enseignants tel que le voulait Sarkozy, rien ne laissait présager que 3 syndicats se laisseraient entraîner aussi facilement dans le piège. C’est pourquoi il nous paraît important, 10 ans après, d’analyser les tenants et les aboutissants de cette « réforme », d’autant plus que nombre d’entre-nous étions, dans l’académie de Bordeaux, en première ligne de l’action de résistance.

     

    1- Aux origines du Bac pro 3 ans :

     

    Dès janvier 2000, le Snetaa (ironie de l’histoire, on le verra plus loin), majoritaire chez les PLP, évoque ce bac pro en 3 ans : « Traditionnellement hostile au BEP, le MEDEF et l'UIMM ont demandé au Ministère des dérogations à la réglementation du Baccalauréat Professionnel pour pouvoir préparer en 3 ans au Baccalauréat Professionnel dans les CFA, des élèves de bon niveau, ne possédant pas le BEP. Le Ministère envisage dans le même registre le transfert de cette dérogation aux établissements d'enseignement public dont plusieurs seraient autorisés "à titre expérimental" à instaurer une voie directe d'accès en 3 ans au baccalauréat professionnel. Les choix effectués par l'UIMM conduiraient ainsi par ricochet à une remise en cause de la voie professionnelle BEP-Bac Pro dans le service public d'éducation (Bonjour la laïcité !!). Le Bureau National du SNETAA s'est prononcé à l'unanimité pour un refus ferme et déterminé des personnels. » EP n° 100 (10/01/2000)

     

    Le 13 décembre 2000, une « Convention générale de coopération entre le Ministère de l’Éducation Nationale, l’Union des industries métallurgiques et minières (UIMM) et l’organisme paritaire collecteur agrée des industries métallurgiques (OPCAIM), confirme l’expérimentation du bac pro 3 ans. Elle est co-signée pour une durée de 5 ans par Jack Lang (ministre de l’EN), Jean-Luc Mélenchon (ministre délégué à l’enseignement pro), Denis Gauthier-Sauvagnac (vice-président de l’IUMM) Dominique de Calan (directeur de l’OPCAIM) et Marc Perret (vice-président de l’OPCAIM) !

     

    L’article 7 de cette convention stipule : « Une réflexion est menée conjointement entre le ministère de l’éducation nationale et l'UIMM, avec pour objectif d’organiser des formations qualifiantes individualisées, quel qu’en soit le niveau. A ce titre, des expérimentations sont mises en place et permettent l’organisation de parcours diversifiés pour tous les diplômes relevant des spécialités de la 3ème CPC et notamment les baccalauréats professionnels. » En effet, le patronat se détourne des CAP et BEP et veut que les jeunes soient plus rapidement « employables ».

     

    Suite à cette convention, les choses ne tardent pas : à la rentrée 2001, 4 bac pro industriels passent ainsi en expérimentation sur 3 ans (ceux qu’aiment bien l’IUMM dans ses CFA…) : MSMA, TU, EIE, ROC SM. L’IUMM avec son CFAI est en première ligne avec 300 apprentis mais cela concerne aussi 1300 élèves. Les personnels et leurs syndicats sont de plus en plus inquiets. Le Snetaa d’alors (il variera beaucoup par la suite…) intente même une action juridique, fin 2002, contre la généralisation du bac pro 3 ans. Mais, à la rentrée 2004, le ministère fait le forcing et ce sont des dizaines de sections qui s’ouvrent dans toute la France (159 dont 8 dans l’académie de Bordeaux). Fin 2004, le projet de loi d’orientation sur l’avenir de l’école évoque alors un bac pro 3 ans « généralisé pour tous ceux qui le souhaitent (sic) ». Tout naturellement, ces expérimentations donnent lieu, en septembre 2005, à un rapport de l’Inspection générale. Celui-ci est on ne peut plus précis sur les problèmes rencontrés :

     

    « Si le bac professionnel en trois ans constitue une première réponse à la flexibilité des parcours, ce dispositif n’y répond que partiellement et de manière trop rigide. En effet, il est nécessaire de donner une réponse adaptée à la diversité des publics accueillis en baccalauréat professionnel. Le parcours en trois ans n’est donc qu’un élément de réponse qui ne concerne qu’une faible partie des publics.

     

    Au-delà de la spécificité de cette expérimentation dont les résultats peuvent être très positifs, il y a lieu de souligner que les objectifs de formation des diplômes professionnels sont clairement établis par les référentiels, ainsi que leurs modalités de certification. A ce titre il faudrait laisser davantage d’initiative aux établissements pour adapter les parcours en fonction des publics, plutôt que d’imposer une seule alternative : le bac pro en quatre ans ou le bac pro en trois ans. Ainsi, dans chaque établissement pourraient être organisés des parcours différenciés pendant, un trimestre, un semestre, une année, deux, trois ou quatre années selon les besoins, afin d’amener chacun à la réussite au rythme le plus adapté. Enfin, il y a lieu encore de souligner qu’une grande majorité d’élèves ne peut pas suivre un parcours vers un baccalauréat professionnel en trois ans au terme du collège et à ce titre ils ne doivent pas être oubliés.»

     

    L’IGEN ne se permet pas bien sûr de demander de mettre fin à cette « réforme » mais les mises en garde sont précises quant aux dangers d’un bac pro en 3 ans pour une majorité d’élèves ! Le ministère n’en a cure : le 29 décembre 2006, cinq ans après la 1ère, une nouvelle convention cadre voit le jour entre l’EN et l’IUMM où l’on retrouve les mêmes signataires, mis à part les ministres qui ont changé de bord. En voici un extrait paru dans le BOEN du 14 juin 2007 : « Pour les diplômes de l'enseignement technologique et professionnel relevant de son secteur, les recteurs et les UIMM territoriales adhérentes à l'UIMM se concertent, dans le cadre de la préparation du plan régional de développement des formations professionnelles des jeunes et de ses conventions annuelles d'application sur : - l’évolution de la carte scolaire ; - l’ensemble des formations préparées par la voie  de l’apprentissage ; - le développement de parcours de formation individualisés à durée variable, notamment pour les jeunes préparant, sous statut scolaire ou apprentissage, le baccalauréat professionnel en 3 ans ou en 1 an après le bac général ou un BTS…» Et pour l’anecdote, est défini aussi le rôle des professeurs associés : « L'UIMM et le ministère chargé de l'éducation nationale recherchent les modalités permettant de développer la participation de professionnels à l'enseignement professionnel dispensé dans les établissements scolaires. » C’est confirmé : l’IUMM à la mainmise sur l’EPP et la formation professionnelle en France !

     

    2- Mais qui est l’IUMM ? 

     

    Créée en 1901, faisant suite au Comité des Forges, c’est l’une des plus anciennes confédérations syndicales patronales de France. Son implication et ses activités de lobbying dans la politique au niveau national et européen sont importantes. Et c’est dans le domaine de l’éducation qu’elle cherchera à être très influente, organisant séminaires et colloques « avec repas pantagruéliques » pour enseignants, chefs d’établissements, inspecteurs (à Saint Malo en 1994, au Mont Saint Michel en 1996…). Dominique de Calan y est toujours présent. Une enseignante témoigne : « De Calan nous a expliqué que nous devions habituer nos élèves à l’idée qu’un tiers d’entre eux resteront sur le carreau…L’IUMM occupait le terrain pour diffuser son idéologie. Il fallait éduquer les élèves à obéir, ne pas trop développer leur esprit critique… » Histoire secrète du patronat (Collombat et Servenay) Parallèlement, l’IUMM mène des campagnes conjointes de promotion avec l’EN sur…l’apprentissage : « Un travail de lobbying qui porte ses fruits au niveau législatif. Ainsi, la loi Seguin qui élargit le champ d’application de l’apprentissage salarié à tous les diplômes professionnels est « une loi entièrement faite par l’IUMM » nous explique Dominique de Calan avant de nous donner le mode d’emploi de ce lobbying réussi : « D’abord, atténuer les opposants. On a minimisé le risque vis-à-vis des enseignants. » Histoire secrète du patronat Mais c’est en septembre et octobre 2007 que l’IUMM fait les gros titres de la presse avec des révélations sur l’existence d’une caisse noire de plusieurs centaines de millions d’euros. Ce trésor de guerre aurait particulièrement servi à des financements de partis politiques et à des organisations étudiantes d’extrême droite…Pour cette affaire, Denis Gauthier-Sauvagnac sera condamné en appel à deux ans de la prison avec sursis et Dominique de Calan à 50000 euros d’amende !

     

    En 2007, tout le monde est donc au courant du pouvoir et des visées de l’IUMM !

     

    2- De l’expérimentation à la généralisation

     

    2007 : année charnière. Xavier Darcos est nommé ministre de l’EN sous la présidence Sarkozy. Sa feuille de route : supprimer des postes et mettre en œuvre les politiques souhaitées par « Créateurs d’école » et par l’IUMM. Dès le 22 octobre, un rapport du Sénat sur la loi de finances 2008 nous met la puce à l’oreille : « Votre rapporteure juge prématurée la décision de généraliser le baccalauréat professionnel en trois ans. Il apparaît peu pertinent à votre rapporteure de vouloir généraliser le baccalauréat professionnel en trois ans… Il serait plus pertinent de proposer ce cursus dans les filières où il se justifie, sans chercher à l'imposer dans des voies où le BEP et le CAP ont toute leur place.» Et pourtant, ce qui devait arriver arriva : le 29 octobre 2007, sans aucune concertation et dans une note adressée aux recteurs et vice-recteurs, Xavier Darcos exige la fin de l’expérimentation du bac pro en 3 ans : « La généralisation du parcours en trois ans doit être résolument engagée et, dès la rentrée 2008, 45.000 élèves devront être accueillis dans des formations préparant en trois ans au baccalauréat professionnel, ce qui équivaut à environ 25 % des effectifs actuels entrant en BEP ».

     

    A partir de ce jour-là, racontons de l’intérieur la suite des événements, certains d’entre-nous étant depuis longtemps au SNUEP, d’autres étant encore adhérents du SNETAA à l’époque. Rapidement, pour les uns comme pour les autres, confrontés à ce passage en force, la résistance s’organise au niveau national et dans les académies. Dès le 14 novembre, une manifestation unitaire contre la généralisation du Bac Pro 3 ans a lieu devant le rectorat de Bordeaux (snetaa-eil, cgt-éduc’action- se-unsa- snuep-fsu- sgen-cfdt- snes et snep-fsu- snfolc). Le 21 novembre, après un vote unanime du Conseil national contre le Bac pro 3 ans, le Snetaa publie un tract de 4 pages : « Non au Bac Pro 3 ans » EP n° 362. De son côté, le 27 novembre, le secrétariat du Snuep exprime sa totale opposition dans un communiqué de presse. Le 28 novembre, c’est au tour de l’Unsen-Cgt. Elèves et profs sont dans la rue. A Bordeaux, les manifs succèdent aux manifs. La tension est à son comble. Le 14 décembre, dans une dépêche AEF (n° 88647), le ministère n’en démord pas : « Il est hors de question de suspendre quoi que ce soit », le calendrier est maintenu : « la généralisation du bac pro 3 ans sera effective à la rentrée 2009, il n’est pas question de ralentir le rythme des réformes. En revanche, nous discuterons avec les syndicats des modalités ». La colère redouble : le 17 décembre, Sud-éducation recense des manifestations intersyndicales dans ¾ des académies…Pourtant ce 17 décembre 2007 : jour funeste pour l’unité de l’action syndicale et la défense des intérêts de l’enseignement professionnel public. Comme souligné plus haut, 4 syndicats (Snetaa-eil, Se-unsa, Sgen-cfdt, Snalc-csen) signent, avec le ministère, un protocole de discussion sur la généralisation du bac pro 3 au moment même où leurs adhérents sont dans la rue (avec des milliers d’élèves) pour s’y opposer !!! Ce jour-là, pour ceux qui étaient au Snetaa, c’est une trahison par rapport aux élèves et aux personnels. Le malaise est profond.

     

    Dès lors, le ministère fera semblant de négocier (des modalités…) et promettra monts et merveilles à ces 4 syndicats : rénovation de la voie professionnelle, baisse des sorties sans qualification, développement du nombre de CAP, maintien du BEP, maintien d’un parcours en 4 ans pour les élèves qui en ont le plus besoin, renforcement des SEGPA, …La généralisation est repoussée d’un an mais l’expérimentation (sic) est fortement étendue dès 2008. Exactement les modalités qu’avait prévu le ministère ! Vous qui êtes dans nos LP/SEP/EREA/SEGPA, vous pouvez, 10 ans plus tard, conclure que les promesses n’engagent que ceux qui y croient…Il y a néanmoins quelques carottes : une indemnité pour les enseignants de terminale pro, une indemnité CCF et diverses indemnités pour les profs principaux. En résumé, comment acheter la paix sociale en s’asseyant sur l’intérêt des élèves…et sur les conditions de travail des profs !

     

    Les lycéens continueront d’agir avec de fortes mobilisations en janvier-février-mars 2008. L’intersyndicale, CGT- SNUEP- SUD- FO, mènera le combat jusqu’au bout avec notamment l’organisation de journées de grève en janvier 2008 et d’une semaine d’actions nationales en mars 2008. Mais le coup de grâce du cursus BEP - Bac Pro en 4 ans sera donné le 23 mai 2008 par la signature du protocole d’accord entre le ministère et 4 syndicats : 2 d’enseignants, le Snetaa et le Sgen et 2 de chefs d’établissement, le Snpden et ID-Faen. Le Se-Unsa et le Snalc ne le signeront pas !!! Le lendemain, le Café pédagogique écrira : « La mesure la plus « médiatique » est évidemment la transformation du bac Pro en trois ans, qui n’occupe qu’une ligne dans un texte de trois pages. » Embarquez, c’est pesé !

     

    3- Bilan et commentaires

     

    - Données brutes in Repères et références statistiques de l’EN:

     

    * Elèves en LP/SEP/EREA : 720.000 en 2007 / 665.000 en 2016.

     

    * Diplômes terminaux délivrés (par la voie scolaire):

     

    - 2007 : 100.200 Bac Pro / 2016 : 155.000 Bac pro

     

    * Pourcentages de réussite : 86,5 % en 2010 / 82,5 % en 2016

     

    * Evolution du nombre d’apprentis en bac pro: 39.820 en 2006 / 53.697 en 2015

     

    * Evolution postes PLP dans le public : 66.217 en 2007 / 55.797 en 2014.

     

    En termes statistiques, cette « rénovation » a effectivement permis d’augmenter le nombre de diplômés bac pro. Mais le constat est plus inquiétant quant à l’évolution générale des effectifs : le nombre d’élèves diminue (- 55000) pendant que le nombre d’apprentis s’accroît (+ 14000 en bac pro). Et le pourcentage de réussite baisse de 4 points. A noter aussi la suppression massive de postes de PLP. Le Secrétaire général du Snetaa reconnaît lui-même ces suppressions de postes : « Christian Lage, président du Snetaa-FO, avait soutenu la réforme à l’époque, mais est amer aujourd’hui : « Dans un contexte de rigueur budgétaire, la filière pro a servi de variable d’ajustement » ! Libération 12/10/2014

     

    Revenons donc aux origines. Si le bac pro 3 ans existe, c’est la résultante des de- mandes de l’IUMM, fortement encouragées par les gouvernements des années 2000-2010. D’abord, cela a réduit la formation et le cursus de progression d’un an et a donc favorisé les économies budgétaires et le développement du bac pro par apprentissage : « Il y a consensus pour reconnaître que la mise en place de filières de formation par apprentissage, sur la base de diplômes de l’Éducation nationale allant du CAP au Bac professionnel puis à l’enseignement supérieur, a créé un appel d’air favorable à l’apprentissage. La réduction de la durée de préparation du Bac professionnel de 4 à 3 ans a, selon les dires de très nombreux acteurs, amplifié cette tendance. » Le bac pro en 3 ans : une nouvelle donne pour l’apprentissage (Toutin- Cart)

     

    Mais le plus inquiétant, est le vécu des élèves et celui des enseignants : « La délivrance du bac pro se faisant déjà en partie par unités capitalisables, il paraît envisageable de rendre les parcours du bac pro plus flexibles pour laisser le temps aux élèves qui en ont besoin d’une année supplémentaire. Les enseignants que nous avons interrogés soulignent tous cette hétérogénéité des besoins de leurs élèves. Ils regrettent d’avoir à imposer aux plus fragiles un rythme trop contraignant, alors qu’ils sont satisfaits de pouvoir conduire plus rapidement les meilleurs vers le BTS…Dans un rapport précédent nous avions mis en évidence la surcharge de travail que la réforme avait entraînée pour les PLP : gestion plus difficile des stages en entreprises avec des élèves plus jeunes, mise en œuvre d’un suivi individualisé des élèves sans moyen supplémentaire, organisation de la certification intermédiaire en parallèle du cursus de la classe de première. Il semble donc que cette réforme devrait être l’occasion de repenser les obligations de services des enseignants de LP en tenant compte de la diversité des charges de travail qui pèse sur eux et en cessant de minorer la rémunération des tâches qui ne sont pas effectuées en classe et devant élèves. La logique qui consiste à considérer que le travail enseignant se réduit à la préparation des cours, à leur réalisation et à l’évaluation des élèves est aujourd’hui à l’évidence obsolète dans les LP. Les PLP enseignent, mais ils accompagnent aussi leurs élèves dans la connaissance et l’expérimentation d’un univers professionnel, ils assurent une évaluation continue de leur travail, ils leur délivrent un diplôme et ils tentent de répondre à l’hétérogénéité de leurs besoins. Une telle accumulation de tâches ne relève plus de la seule mesure comptable des cours effectués. » Rapport du Centre de recherche en éducation de Nantes sur le bac pro 3 ans (Vincent Troger)

     

    Pour conclure : « Les Assises de la formation professionnelle » organisées par l’AFDET le 12 novembre 2008 en présence de Darcos ont bien mis en évidence la méthode employée : « La généralisation pour la rentrée 2009 a été annoncée par une note du ministre, en octobre 2007, à la suite d’une expérimentation qui a concerné 4000 élèves…La décision a été prise sans débat préalable. Des discussions ont suivi entre les décideurs du système éducatif et ses partenaires sociaux, représentants de branches et syndicats d’enseignants, notamment. Mais, la société civile dans son ensemble – si cette expression peut être utilisée - a été peu associée. »

     

    Voilà donc comment tout s’est déroulé. Comme d’habitude. Une « réforme » imposée, dans des buts bien précis, ignorant totalement les pédagogues et les principaux intéressés. Le pire, c’est que des représentants syndicaux ont cautionné cette méthode. Pour quels intérêts ??? Ce que l’on peut néanmoins vous dire, c’est que deux des syndicats signataires, le Snetaa (en 2010) et ID (en 2012) ont rapidement rejoint FO, dont le syndicat de l’éducation était pourtant vent debout contre le bac pro 3…Mais l’essentiel est ailleurs, peut-être du côté des relations peu conflictuelles (c’est un euphémisme !) entre FO et l’IUMM : «  Les 33 accords nationaux de l’IUMM signés, en majorité avec la triplette FO, CFTC et CFE-CGC, ont structuré la politique conventionnelle (NDLR : de la formation professionnelle).» Liaisons sociales (janvier 2008) « Depuis plusieurs décennies, l'UIMM a tissé avec FO, la CGC et la CFTC des relations très étroites » Médiapart (29 juillet 2008) Vous avez dit bizarre !

     

     

     


  • Merci au SNUEP-FSU Bordeaux!

    Fabienne Maillard, enseignante en sciences de l’éducation à l’Université de Paris 8, Saint-Denis. Elle est également membre du conseil scientifique du Centre de recherche sur les qualifications (Céreq). Elle est notamment l’auteure de La fabrique des diplômés, Le Bord de l’eau, 2015

     

    Ce texte porte sur les évolutions qu’a connues le bac pro, dont la légitimité comme baccalauréat et comme diplôme professionnel a beaucoup été mise en cause, mais qui est passé récemment à une position a priori plus valorisée puisque c’est désormais le deuxième bac de France par le nombre de ses titulaires. Dorénavant préparé en trois ans, il a été officiellement mis à égalité avec les autres baccalauréats et plus étroitement relié à l’enseignement supérieur. Trente ans après sa création, ce diplôme est-il alors devenu un bac comme les autres ou bien s’agit-il d’un diplôme professionnel encore et toujours singulier ?

     

    La première partie reviendra d’abord sur le caractère innovant du diplôme, et sur les critiques qu’il a inspirées, puis la deuxième partie tissera rapidement le fil de ses évolutions jusqu’en 2007, date à laquelle a été engagée la réforme de la voie professionnelle. On questionnera enfin la nouvelle définition du diplôme produite par cette réforme.

     

    Un diplôme innovant mais un baccalauréat hétérodoxe

     

    Lorsqu’il est institué en 19851, plusieurs innovations caractérisent le bac pro. Déjà, il s’agit d’un baccalauréat « professionnel », autrement dit destiné à l’insertion professionnelle, alors que la première fonction du baccalauréat était jusque-là de permettre l’accès à l’enseignement supérieur. Mais il possède d’autres caractéristiques originales, qui le distinguent aussi bien des autres bacs que des autres diplômes de la voie professionnelle (CAP, BEP et brevet professionnel) :

    - Il se prépare en quatre ans, soit une année de plus que les autres baccalauréats. Pour avoir accès à la formation, il est indispensable de posséder un diplôme professionnel de niveau V, un CAP ou un BEP, qui sont eux-mêmes préparés en deux ans. L’entrée en bac pro est sélective et la formation longue, pour mieux assurer la légitimité du nouveau diplôme auprès des employeurs comme au sein du système éducatif… et pour assagir un peu l’audace d’une création jugée très iconoclaste.

    - C’est avec ce diplôme que se généralisent les référentiels, autrement dit un nouveau modèle de curriculum, marqué par une coupure entre formation et certification, la prédominance des objectifs du diplôme sur le procès de formation et l’approche par les compétences. Des domaines disciplinaires organisent par ailleurs des savoirs généraux, plutôt que des disciplines.

    - Le bac pro a aussi favorisé l’institutionnalisation de « l’alternance sous statut scolaire » dans le second degré. Seize semaines de périodes de formation en entreprise ont été imposées dans le curriculum du bac pro, malgré les réticences des enseignants, défavorables à l’apprentissage et à l’intervention des entreprises dans la formation.

    - Une autre innovation a été mise en place contre l’avis des syndicats enseignants : le contrôle en cours de formation (CCF), qui est une forme individualisée d’évaluation certificative.

    Or, pour les syndicats enseignants, cette modalité d’évaluation conduit à transformer les diplômes nationaux en diplômes d’établissement2.

    Ces différentes initiatives ont peu attiré l’attention des chercheurs, alors même qu’elles se sont propagées à l’ensemble des diplômes professionnels et se sont même diffusées dans l’enseignement supérieur. C’est plutôt à l’existence même du bac pro qu’ils se sont intéressés, souvent pour la mettre en cause.

    Pour de nombreux auteurs en effet, ce diplôme représente un leurre en raison de sa finalité professionnelle. À leurs yeux, ce n’est pas un vrai baccalauréat. Ils contestent ses ambitions, son caractère hétérodoxe, tout ce qui fait de lui un diplôme en rupture avec les canons académiques. Mais ils dénoncent aussi l’irruption d’un baccalauréat pour exercer des emplois d’ouvriers et d’employés. Néanmoins, alors que certains chercheurs comme Beaud ou Eckert estiment qu’il contribue à fractionner le monde ouvrier, d’autres, comme Myriam Campinos, pensent qu’il peut au contraire revaloriser le travail ouvrier.

    Le bac pro est jugé à la fois insuffisamment scolaire, puisqu’il ne mène pas à l’enseignement supérieur, et beaucoup trop scolaire, en tant que baccalauréat. Autrement dit, c’est également sur la nécessité économique du diplôme que porte la controverse. Elle est présente dès les premières publications qui traitent du diplôme, au nom des risques de déclassement des diplômés mais aussi de la production d’ouvriers-bacheliers venant prendre la place des titulaires de CAP et de BEP.

    Selon Antoine Prost, qui a fait l’exégèse de la création du diplôme, c’est principalement pour participer à la politique des 80 % d’élèves au niveau du bac que le bac pro a vu le jour. Cette création s’inscrit dans une politique très volontariste, qui veut à la fois élever le niveau général d’éducation, décloisonner la voie professionnelle et reporter l’âge d’entrée des jeunes sur le marché du travail.

     

    Les évolutions paradoxales du bac pro

     

    Malgré toutes les limites imputées au diplôme, son lancement se fait avec succès. Entre 1985 et 1990, le nombre des inscrits passe de 1 300 à près de 100 0003. Une telle augmentation n’a cependant pas été seulement spontanée, puisqu’elle repose sur quelques mesures spécifiques. Tout en dotant les établissements de moyens constants, la politique institutionnelle a ainsi procédé à une élimination en règle du CAP au profit du BEP, devenu le socle du bac pro. Un autre moyen d’assurer la croissance du bac pro était de multiplier ses spécialités, qui ont rapidement atteint la cinquantaine.

    En 2007, on en dénombrait 80, dont une vingtaine comptait moins de 100 inscrits en terminale. Des spécialités de métier coexistent avec des spécialités plus transversales, ce qui contrevient au profil défini à l’origine par le ministère. Si la demande des organisations professionnelles est souvent à l’origine de ces spécialités, pour des raisons d’image et de substitution de main d’œuvre plus que par amour du bac pro, ce n’est pas toujours le cas.

    La bureautique, par exemple, est mise en place en 1987 à l’instigation du ministère, pour donner des perspectives de poursuite d’études aux dizaines de milliers d’élèves inscrits en BEP, diplôme qui les conduit de moins en moins souvent à l’emploi et qu’ils ont rarement choisi de préparer.

    Plutôt que de supprimer les BEP du tertiaire administratif, le ministère décide de les assortir de bacs pros, afin d’offrir de nouvelles opportunités aux jeunes en formation et de favoriser à bas coût l’objectif de conduire 80 % d’une classe d’âge au niveau du baccalauréat. La question de l’emploi est secondaire, sachant que les diplômes du tertiaire administratif n’intéressent ni les organisations professionnelles ni les entreprises.

    Cette initiative n’est pas sans conséquences. Dans un article de 1995, Eckert montre que si l’insertion des sortants de bac pro se dégrade depuis 1992, c’est non seulement en raison de la conjoncture économique mais aussi de l’expansion considérable des diplômés du tertiaire, dont ceux de la bureautique. Or, c’est dans les activités tertiaires que les relations entre diplômes et emplois sont les plus lâches et que la concurrence entre les diplômés est la plus vive. C’est néanmoins dans les services que les inscrits sont les plus nombreux, puisqu’ils représentent 59 % des effectifs en 1997.

    Dans ces conditions, la réussite du bac pro n’apparaît pas aussi fulgurante que ce qui a pu en être dit. Elle est en outre marquée par l’ambivalence du diplôme, qui ne permet pas les poursuites d’études que son statut devrait autoriser et n’offre pas non plus les opportunités d’emploi initialement promises. Après avoir offert à ses diplômés des perspectives d’insertion très favorables dans les premières années suivant sa création, le bac pro subit le contrecoup de la récession économique qui intervient entre 1992 et 1997. Or c’est à ce moment qu’affluent les bacheliers professionnels. Si le diplôme se révèle une protection efficace contre le chômage et la précarité, il tend souvent à se substituer aux diplômes de niveau V. Dix ans après sa création, l’espace de qualification auquel mène le bac pro est encore considéré comme « flou ».

    Sur le plan de l’accès à l’emploi, le bilan est donc mitigé mais il est carrément négatif pour ce qui concerne les poursuites d’études. Le ministère voit ainsi avec inquiétude gonfler le taux de poursuite d’études des bacheliers professionnels, qui atteint 30 % alors qu’il ne devait pas dépasser 20 %. Non seulement cette augmentation « dénature » le diplôme, mais en plus leur réussite est faible et rien n’est fait pour les aider à franchir les obstacles. Dans l’enseignement supérieur, cette aspiration à la poursuite d’études est considérée comme une anomalie et les bacheliers professionnels ne sont pas accueillis à bras ouverts.

    Au milieu de la décennie 2000, le bac pro a adopté plusieurs visages ; c’est devenu un diplôme très hétérogène, qui ne ressemble plus au modèle promu lors de sa création. Par ailleurs, sa croissance a ralenti, même si 200 000 élèves, auxquels s’ajoutent 45 000 apprentis, préparent ce diplôme en 2007. Ses performances sur le marché du travail comme dans l’enseignement supérieur sont jugées insuffisantes. Cette critique est portée par les pouvoirs publics, qui adressent plusieurs reproches à la voie professionnelle, jugée coûteuse et peu efficiente. Ils estiment qu’il y a trop de diplômes, trop de spécialités, trop de décrocheurs, trop d’examens… et trop d’enseignants.

    Il s’avère par ailleurs que la relance du CAP, reconfiguré en 2002, n’est pas aussi vigoureuse que prévu, et que le BEP n’est pas devenu le diplôme « propédeutique » que souhaitait le ministère. Deux titulaires du BEP sur trois poursuivent leur formation, mais seulement un entrant en BEP sur deux.

    Considéré comme un obstacle au développement du bac pro, le BEP devient un problème. À ce problème s’en ajoute un autre, qui va bien au-delà de la voie professionnelle : le taux d’accès d’une génération au niveau du baccalauréat ne progresse plus et stagne aux alentours de 70 %.

     

    Un nouveau cursus et un nouveau profil pour le bac pro

     

    Pour résoudre ces différents problèmes, un grand programme de réforme est mis en place en 2007 dans la voie professionnelle, à l’initiative du nouveau gouvernement. Ce projet de « rénovation » (on ne parle pas de réforme) s’adresse à ses trois principaux diplômes, dans l’objectif énoncé maintes fois de « revaloriser la voie professionnelle », de mettre le bac pro à parité avec les autres baccalauréats, ce qui n’est pas non plus nouveau, mais aussi de mieux assurer les liens du bac pro avec l’enseignement supérieur, ce qui est plus inédit.

    D’importantes décisions sont prises. Le CAP est une nouvelle fois relancé et le bac pro est reformaté. Au lieu de 4 ans, il se préparera désormais en trois ans, sans passer par un BEP. Celui-ci ne disparaît pas pour autant, il devient un diplôme « intermédiaire4 », préparé en même temps que le bac pro, afin de permettre aux jeunes tentés d’abandonner leur cursus de formation d’entrer dans la vie active munis d’un diplôme. Ces mesures sont radicales et montrent à la fois la capacité d’invention du ministère, sa rapidité à agir, et la plasticité des diplômes comme instruments de la politique éducative. Elles montrent aussi que le ministère n’hésite pas à s’affranchir des principes qu’il a édictés, quitte à se contredire.

    Observés de près, les objectifs que sert la réforme apparaissent à la fois scolaires et gestionnaires : ils doivent diminuer le coût des diplômes et de la formation tout en permettant à la France d’atteindre ses objectifs quantitatifs : conduire 80 % d’une classe d’âge au niveau du bac, mais aussi, depuis 2005, 50 % d’une génération à un diplôme du supérieur. Les besoins des entreprises passent au second plan, les organisations patronales se sont d’ailleurs prononcées contre la réforme lorsqu’elles en ont été avisées, quelques mois après son lancement.

    Sous l’effet d’une telle politique, le bac pro est-il devenu un diplôme différent de ce qu’il était auparavant ?

    Globalement, les résultats de cette réforme sont mitigés. Le nombre des inscrits en CAP diminue dans les lycées professionnels et dans l’apprentissage, comme diminuent les effectifs de la voie pro. La suppression du BEP dans l’offre de formation, elle, a en revanche bien eu lieu et à très grande vitesse. Le succès du bac pro semble également éclatant puisqu’il rassemble 535 000 élèves en 2014. Sa réussite est cependant moins flagrante dans l’apprentissage, où le nombre des inscrits diminue depuis 20105.

    Grâce à la réforme, la France a atteint l’objectif des 80 % en 2011. Depuis 2014, c’est même près de 80 % de bacheliers que compte désormais une classe d’âge. Par le nombre de ses titulaires, le bac pro est désormais le deuxième baccalauréat de France, malgré un taux de réussite moins élevé que celui de ses confrères (autour de 80 % et non pas de 90 %) : la session d’examen de 2014 rassemble ainsi 190 773 bacheliers professionnels, face à 305 667 bacheliers généraux et 129 210 bacheliers technologiques.

    Les élèves de bac pro sont plus jeunes qu’auparavant, même si 51 % d’entre eux ont encore un ou deux ans de retard. Mais comme ce rajeunissement résulte de la politique de diminution des redoublements, on ne peut pas y voir le signe d’un meilleur niveau scolaire des élèves. L’affaiblissement des taux de réussite contredit d’ailleurs cette approche. Comme l’ont signalé les enseignants interrogés dans les premiers moments de la réforme, « faire plus avec moins » s’avère difficile. Et tant qu’une seule norme scolaire dominera l’organisation des scolarités, la voie professionnelle restera une voie d’accueil des élèves en difficulté, moins légitime que les autres. Par ailleurs, 10 % des élèves inscrits en bac pro interrompent leur cursus de formation.

    Le nombre des spécialités a encore augmenté puisqu’on en dénombre 97 en 2015. Depuis 2007, dix-sept ont vu le jour, conséquence directe de la réforme. Certaines de ces créations sont intervenues pour combler un vide, lorsqu’il n’existait pas de bac pro dans un domaine, souvent parce que le ministère s’y opposait (comme dans le secteur sanitaire et social, l’optique ou les microtechniques). Le MEN a donc changé opportunément d’avis. D’autres créations ont eu lieu pour réduire la transversalité du diplôme, que les organisations représentatives n’apprécient pas forcément, qu’elles soient patronales ou syndicales.

    Malgré ces innovations, la part des spécialités tertiaires est restée inchangée : 58 % en 2014. Trois domaines de spécialités concentrent cependant la moitié des effectifs : commerce vente, tertiaire administratif et domaine sanitaire et social, qui ne sont pas non plus ceux où la reconnaissance du diplôme est la mieux assurée. Cette importance des spécialités des services explique la montée en puissance des filles, qui sont désormais presque aussi nombreuses que les garçons à obtenir le diplôme (92 000 face à 99 000 garçons, chiffre qui pourrait bien changer si l’offre de formation poursuit la même évolution).

    Les modes d’accès à l’emploi n’ont pas non plus radicalement changé. « L’activité professionnelle hautement qualifiée » à laquelle le Code de l’éducation corrèle le bac pro (article D337-51) ne semble toujours pas accessible aux débutants. On ne peut pas pour autant affirmer que les bacheliers professionnels se substituent aux titulaires de CAP ou de BEP, tant les pratiques de recrutement et de gestion des ressources humaines des employeurs sont multiples6.

    C’est sur les liens avec l’enseignement supérieur que les avancées semblent les plus nettes, bien que le curriculum général du diplôme n’ait pas été révisé. Toutefois, c’est surtout le BTS que ces liens privilégient, même s’il n’existe pas de BTS pour tous les bacs pros et si les enseignants de BTS résistent à l’invasion massive des bacheliers professionnels. Différentes mesures se succèdent dans ce but depuis plusieurs années. Depuis 2005, les titulaires d’une mention Très bien et Bien ont par exemple une place de droit dans une STS. Comme cette disposition s’est révélée peu efficace, des quotas de places doivent être réservés aux bacheliers professionnels sur proposition du recteur. Les propositions vont bon train, tant il est clair que les bacheliers professionnels ne sont pas les bienvenus dans l’enseignement supérieur. Il peut s’agir de la création d’un BTS bis dédié aux bacheliers professionnels ou d’une licence idoine, ou encore de la mise en place d’une année facultative de transition entre bac pro et BTS. Officiellement, il s’agit d’éviter l’échec aux jeunes issus du bac pro, qui peinent à obtenir une licence lorsqu’ils sont inscrits à l’université. De fait, de nouvelles formes de segmentation de l’enseignement supérieur sont appelées, pour confiner les bacheliers professionnels dans l’enseignement supérieur court. L’égalité entre les baccalauréats est donc loin d’être acquise.

    Le bac pro est resté un diplôme à part malgré ses récentes transformations. Si une nouvelle étape a été franchie dans l’intégration de la voie professionnelle au sein du système éducatif, les démarcations demeurent néanmoins, en invitant à considérer les diplômes professionnels et ceux qui les préparent par leurs manques. L’injonction à la poursuite d’études, qui prévoit désormais de conduire 60 % d’une classe d’âge à un diplôme de l’enseignement supérieur en 2025, conduit ainsi à considérer le bac pro comme un diplôme incomplet, au référentiel inadapté. On peut donc s’attendre à une nouvelle réforme dans la voie pro, assortie d’autres innovations dans l’enseignement supérieur, pour produire de nouvelles formes de ségrégation entre les filières, les diplômes et les publics.

     

    1. La décision a été prise en juin 1985 et les premières sections de formation ont été ouvertes à titre expérimental à la rentrée de la même année.

    Officiellement cependant, c’est le décret du 27 novembre 1985 qui crée le bac pro, suivi par la loi du 23 décembre 1985. Il faut attendre le décret du 11 mars 1986 pour que soit défini le règlement général du diplôme.

     

    2. Le bilan du CCF, réclamé par les syndicats enseignants avant chacune de ses extensions, n’a cependant jamais été réalisé. C’est par ailleurs seulement en 1997 qu’une note de service a défini cette modalité d’évaluation.

     

    3. Ces chiffres proviennent des éditions de 1988 et de 1992 de Repères et références statistiques, publication annuelle du ministère de l’Éducation nationale. Ils rassemblent le public et le privé et concernent la France métropolitaine.

     

    4. Chaque spécialité de bac pro comporte un diplôme intermédiaire, que les formés ont obligation de passer en cours de formation. Ce diplôme est un CAP dans certains cas. Ces CAP peuvent cependant être préparés isolément, ce qui n’est plus le cas pour les BEP.

     

    5. C’est aussi le cas du brevet professionnel ; cette baisse ne résulte pas de la concurrence entre les deux diplômes (67 000 apprentis préparaient un bac pro en 2010, contre 59 000 en 2013).

     

    6. Dans le commerce par exemple, un même emploi peut être occupé par des titulaires de bac pro comme par des diplômés de CAP, des non diplômés ou des titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur. Dans certaines activités, comme la cuisine, le CAP reste par ailleurs préféré au bac pro. Les employeurs affirment souvent que c’est sur la carrière qu’ils font la distinction entre les diplômés, les bacheliers professionnels ayant ainsi plus de chances d’être promus que les titulaires d’un CAP ou d’un BEP (Maillard, 2010). Ce discours n’est cependant pas unanime, promotion et « personnalité» étant souvent associées pour éviter de faire prévaloir le diplôme.


  • Merci au SNUEP-FSUBordeaux pour cette synthèse scientifique et brillante!

    Guy Brucy, socio-historien, maître de conférences en Sciences de l’éducation à l’Université d’Amiens et auteur de nombreux ouvrages sur l’histoire de l’enseignement professionnel

     

    « Revaloriser l’enseignement professionnel » ! Cette incantation ressassée ad nauseam depuis des décennies par tous les responsables politiques n’est, au fond, qu’une formule magique destinée à masquer les véritables enjeux de la formation. Car que s’agit-il exactement de revaloriser ? Une formation étroitement adaptée aux besoins à court terme des employeurs à un moment donné, dans une région donnée ou bien une formation soucieuse de transmettre des valeurs culturelles et citoyennes en même temps qu’une qualification professionnelle reconnue par un diplôme à validité nationale ?

    Ces questions – plus que jamais d’actualité – ne sont pas nouvelles car régulièrement posées depuis la fin du XIXe siècle, mais les réponses apportées furent toujours conditionnées par l’état du rapport des forces sociales et politiques. Pour s’en convaincre, il suffit de confronter deux textes officiels, l’un écrit en 1949, l’autre en 2017.

    Le premier est un extrait de la loi du 21 février 1949 fixant le statut des Centres d’apprentissage (devenus collèges d’enseignement technique en 1959 puis lycées professionnel en 1985). Ces établissements sont alors conçus comme des « foyers d’humanités techniques, intégrés dans l’ensemble du système éducatif de la nation », chargés de dispenser « l’enseignement technique, théorique et pratique d’une profession déterminée et un enseignement général comportant la formation physique, intellectuelle, morale, civique et sociale des jeunes » (Article 1er de la loi).

     

    Ce texte était l’aboutissement d’une longue évolution commencée au cours des années 1895-1910 caractérisées par une forte croissance économique, l’extrême violence des conflits sociaux et la montée en puissance du mouvement ouvrier. Les Républicains dits « de progrès », soucieux de tempérer les excès du libéralisme sauvage, posèrent les fondements d’un « état social » inspiré du solidarisme. Leur conception de la formation professionnelle était fondée sur une philosophie des rapports sociaux qui refusait de réduire les salariés à leurs seules capacités productives et excluait de limiter leurs savoirs au statut de marchandises négociables sur le marché du travail. Former « l’homme, le travailleur et le citoyen » c’était ouvrir la possibilité d’une autonomie par et dans le travail, laquelle n’était pas dissociable de la liberté hors du temps de travail en tant que citoyen et, plus largement, en tant qu’être humain. En étant « méthodique et complète » et certifiée par un diplôme à validité nationale garantie par la puissance publique, cette formation transmettait des connaissances dégagées de l’emprise des singularités corporatives et locales. Elle s’opposait donc aux formations spécialisées et régionalisées qui deviennent obsolètes en dehors des lieux où elles ont été acquises faisant ainsi du travailleur « une proie facile du chômage » comme l’affirmait le directeur de l’Enseignement technique dans les années 1920.

    Lente à se mettre en place, régulièrement contestée, cette conception de la formation s’est progressivement imposée grâce à la ténacité d’hommes convaincus de sa pertinence et sachant utiliser les opportunités offertes par de puissants mouvements sociaux comme ceux de 1936 ou de 1945. C’est ainsi qu’entre le Front populaire et la Libération s’effectuèrent des choix décisifs : les conventions collectives firent du CAP la référence de la qualification ouvrière, l’État s’imposa comme l’instance suprême de délivrance des diplômes et les établissements scolaires publics, indépendants des entreprises, devinrent des lieux légitimes et reconnus de formation. Mais, si dans les conditions de forte croissance économique des Trente Glorieuses, ce système a constitué pour les salariés un instrument de sécurisation de leur existence, cette sécurité n’a pu s’imposer qu’à trois conditions : leur protection par des dispositifs juridiques (Code du travail, conventions collectives), leur défense par des organisations collectives (syndicats) et l’intervention de l’état agissant comme « réducteur de risques sociaux » (R. Castel, L’insécurité sociale, 2003).

    Le second texte est extrait du site officiel du Ministère de l’éducation nationale en octobre 2017 : « le lycée professionnel propose un enseignement en relation avec l'entreprise et ses métiers afin de faire acquérir des compétences et des connaissances générales et professionnelles, dans divers secteurs et à différents niveaux de formation. L'enseignement dispensé poursuit deux finalités, l'insertion professionnelle et la poursuite d'études ». Disparue la formation « physique, intellectuelle, morale, civique et sociale des jeunes » à une époque où, pourtant, ces finalités ne paraîtraient pas dépourvues de pertinence ! Place à l’entreprise, à l’insertion et à la poursuite d’études ! Cette évolution résulte de la convergence de différentes stratégies qui, mises en œuvre à partir du milieu des années 1970, ont abouti au démantèlement du dispositif de formation patiemment construit au cours du XXe siècle.

    Confrontées au lancinant problème du chômage des jeunes, les politiques publiques partagèrent la croyance selon laquelle former c’est embaucher. Il suffirait donc d’ajuster les formations aux besoins des employeurs pour combattre le chômage. C’est ainsi que se multiplièrent les statuts intermédiaires entre l’école et l’emploi créant des espaces de concurrence qui jouèrent au détriment des élèves sortant des lycées professionnels tandis que ces derniers étaient sommés d’accomplir les transformations internes susceptibles de les rendre plus « ouverts » aux exigences de la production. De son côté, le ministère de l’EN, en quête de solutions pour répondre aux difficultés des élèves, développa des méthodes (pédagogie par objectifs) et des outils (référentiels) qui avaient été élaborés dans le monde des entreprises à des fins de neutralisation des luttes et d’amélioration de la productivité. Enfin, les fractions du patronat acquises au néo-libéralisme plaidaient pour un état « modeste » et affirmaient ouvertement leur volonté de contrôler les formations pour ajuster, quantitativement et qualitativement, la force de travail aux nouvelles conditions de production. L’entreprise, progressivement placée au cœur du processus de formation et de certification, est ainsi devenue une instance de référence.

    En ce début du XXIe siècle, l’état a abandonné au monde économique des pans entiers de son pouvoir en matière d’éducation et de formation. Ce processus emprunte plusieurs voies. Au nom du vieux principe chrétien de « subsidiarité » qui voudrait que la proximité avec les citoyens soit gage d’efficacité et de démocratie, l’espace régional est désormais considéré comme « échelle pertinente de déploiement des politiques de formation professionnelle et d’apprentissage » (Loi du 5 mars 2014). Les élus régionaux, préoccupés du développement économique et du plein-emploi dans leurs territoires, privilégient donc les formations jugées adaptées aux besoins des employeurs locaux et favorisent l’apprentissage sous toutes ses formes, y compris universitaires, contribuant ainsi à brouiller davantage les frontières entre public et privé. L’enseignement professionnel public s’en trouve affaibli, la valeur des diplômes nationaux contestée, leur reconnaissance déniée et la dimension culturelle et citoyenne des savoirs qu’ils valident, disqualifiée. Simultanément, un patient travail de pénétration idéologique du système éducatif est entrepris par de puissants réseaux d’influence comme l’Alliance européenne pour l’apprentissage, l’European Round Table of Industrialists (ERT). Leur action est relayée par le ministère de l’EN qui signe des conventions de partenariat avec des associations comme « Entreprendre pour apprendre-France », « Jeunesse et Entreprise », « 100 000 entrepreneurs ». Celles-ci prônent des méthodes pédagogiques en rupture avec celles en usage dans les classes. Elles visent à inculquer aux élèves des schèmes de pensée valorisant la figure de l’individu entrepreneur, ambitieux, « flexible » et « employable », avant tout soucieux de maximiser ses profits. Cette promotion de l’entreprise comme lieu de formation au service de la compétitivité économique s’inscrit dans le projet « Repenser l’éducation » de la Commission européenne qui, en novembre 2012, appelait à « investir dans les compétences pour de meilleurs résultats socio-économiques ».

    Bref, une mutation profonde s’est bel et bien accomplie qui aboutit à l’inversion complète du modèle d’éducation et de formation construit en France pendant un siècle.


  • Bonsoir à toutes et tous .Des informations riches et variées cette semaine. D'abord les mutations inter ( 1), n'attendez pas !!!Un CTA lundi avec Mme le Recteur de 13h30 à 20h ( 2), des nouvelles inquiétantes des Régions ( 6) et une mobilisation des agents contre leur Président(3). Parallèlement le Snuep-FSU et la FSU se mobilisent sur le dossier de la Réforme de la Voie Pro ( 4) et celui de l'affectation poste bac ( 5). En enfin l'agenda (7).

    Nous vous souhaitons un bon week-end à venir!

    1° Mutations inter
    Contactez vos commissaires paritaires :

    TREVISIOL Ugo, Commissaire paritaire, PLP lettres-histoire : téléphone 06 25 07 66 83   mail : snuep.clermont@gmail.com

     

    BOSDEVESY Béatrice, Commissaire paritaire, PLP maths-sciences : téléphone 06 62 25 55 15  mail : snuep.clermont@gmail.com

     

    http://snuep-clermont.ek.la/mouvement-inter-du-periode-de-connexion-du-jeudi-16-novembre-12-heures-a132646382

    2° Comité Technique Académique de lundi:
    Déclaration FSUhttp://snuep-clermont.ek.la/cta-du-20-novembre-2017-declaration-de-la-fsu-a132696164
    AVIS FSU+Questions FSUhttp://snuep-clermont.ek.la/cta-du-20-novembre-2017-avis-et-questions-de-la-fsu-a132696174
    Compte-rendu du SNUEP-FSUhttp://snuep-clermont.ek.la/compte-rendu-cta-du-lundi-20-novembre-2017-1ere-ebauche-a132705000

    3°Les agents des lycées se mobilisent contre leur Président de Région:http://snuep-clermont.ek.la/les-agents-de-nos-lycees-se-mobilisent-contre-leur-president-de-region-a132704750
    http://snuep-clermont.ek.la/soutien-a-la-mobilisation-des-agents-de-la-region-a132722516

    Le Snuep FSU Clermont Ferrand soutient les légitimes revendications des agents des lycées et dénonce par ailleurs la dégradation de leurs conditions de travail  et celles de tous les personnels, élèves et usagers des établissements  scolaires dépendants de la Région Aura
    4° Courrier et demande d'audience intersyndicale EPP:
    http://snuep-clermont.ek.la/courrier-et-demande-d-audience-intersyndicale-epp-a132709572
    L'intersyndicale EPP avec UNL et la FCPE qui se sont réunis le lundi 13 novembre ont décidé dans un premier temps d'obtenir une audience collective avec le ministre (hormis SNETAA, SGEN et SNALC).
    Les organisation syndicales (hormis SGEN et SNETAA) ont décidé en parallèle de s'adresser au ministre concernant la non pondération des heures dans la voie professionnelle.
    Vous trouverez en pièce jointe les deux courriers envoyés.
    Affectation post-bac, bac et lycée : pas de réforme à marche forcée !http://snuep-clermont.ek.la/affectation-post-bac-bac-et-lycee-pas-de-reforme-a-marche-forcee-a132688830

    Ce que demandent les régions :la carte des formations, réformer les diplômes, l'orientation! http://snuep-clermont.ek.la/ce-que-demandent-les-regions-la-carte-des-formations-reformer-les-dipl-a132719170

    7° Agenda:
    Aucune instance cette semaine, incroyable,  mais une heure d'info syndicale dans le 03 vendredi !Merci aux collègues de Brassac pour l'hmis cette semaine !

    ZAPORA Stéphane Secrétaire Académique du SNUEP-FSU
    Téléphone 06 85 51 46 79 
    Mail : stephane.zapora@gmail.com


  • Le Snuep FSU Clermont Ferrand soutient les légitimes revendications des agents des lycées et dénonce par ailleurs la dégradation de leurs conditions de travail  et celles de tous les personnels, élèves et usagers des établissements  scolaires dépendants de la Région Aura.

    Stéphane Zapora et Ugo Trevisiol Secrétaires Académiques du Snuep FSU Clermont

    Ferrand